KKB trahit un secret : « J’ai combattu Ouattara parce que Bédié m’avait dit qu’il était étranger »

A moins de quatre mois des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, Kouadio Konan Bertin n’a pas encore dit son dernier mot. Alors que sa candidature a été rejetée le jeudi 02 juillet dernier, l’ex-conseiller de Henri Konan Bédié était face à la presse ce mardi.

Si Kouadio Konan Bertin n’a pas explicité ses intentions de candidature sur une liste indépendante, l’ex-député de Port-Bouët a cependant livré des informations qui ne sont pas de nature à plaire aux sphinx de Daoukro. « J’ai combattu Ouattara parce que Bédié m’avait dit qu’il était étranger » clame-t-il.

On le sait, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ont longtemps été opposés avant d’unir leur force en 2005 à Paris à la faveur de la mise sur les fonts baptismaux du RHDP. Après avoir mené le combat pour la conquête du pouvoir, les « deux héritiers « d’Houphouët-Boigny n’ont pas pu se mettre d’accord sur l’alternance en 2020. Aujourd’hui, chacun de leurs parti a décidé de faire route seul.

Dégnimani Yéo

J’ai tout donné à Ouattara, il a préféré son frère à moi ou l’inquiétant repli identitaire de Mabri

Ces derniers jours, Albert Abdallah Mabri Toikeuse et Sidiki Konaté ne cessent de s’envoyer des peaux de banane dans leurs tournées à l’ouest du pays. Et de plus en plus leurs interventions ravivent la fibre identitaire ; chose bien entendu, fâcheuse quand on connaît l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. En tournée dans son fief, Mabri Toikeuse s’est adressé ce Jeudi 18 Juin à plus de 200 chefs coutumiers à Danané.

Mais le repli identitaire refait malheureusement surface dans cet échange entre un fils et ses parents.

« Me concernant, ne vous attristez pas ! J’ai fait ma part. J’ai tout donné à OUATTARA. À la rencontre de Yamoussoukro, il a préféré son frère à moi » a ainsi lancé le Président de l’UDPCI.

Mabri Toikeuse a certes des ambitions présidentielles. Mais venir dire aux Ivoiriens que lui et Alassane Ouattara ne sont pas « frères » après avoir convaincu pendant un peu plus d’une décennie l’ouest de suivre ce dernier est très maladroit. En effet, depuis 2005, les destins politiques de l’UDPCI et du parti d’Alassane Ouattara ont été liés ; ce, depuis la signature des premiers accords sur la mise en place du RHDP.

Sinon, qu’est-ce que Mabri Toikeuse appelle « frère » ? La Côte d’Ivoire qui a payé un lourd tribut des questions identitaires devrait résolument tourner dos à la pratique politique basée sur l’ethnie. La mission du politique n’est pas de s’engager en politique pour faire le seul bonheur de ses parents. Un président, on l’élit pour tout le pays, indépendamment de ceux qui vous ont voté ou pas. Vivement que les cadres de l’ouest en l’occurrence Mabri Toikeuse et Sidiki Konaté s’inspirent de notre histoire récente et nous évitent ces repas fades à l’ouest.

Dégnimani Yéo

Daloa : la famille du RHDP s’agrandit avec Mohamed Coulibaly qui ratisse dans les quartiers

Il est su de tous, le rouleau compresseur du RHDP est désormais déroulé. Et dans le Haut Sassandra, la machine de ce parti avance à parts sûrs vers les échéances électorales de 2020. Réunis ce dimanche dans le quartier Abattoir II de Daloa, Mohamed Coulibaly et ses pairs ont magnifié le chef de l’Etat Alassane Ouattara et son gouvernement. Lire la suite

Daloa : Amaral Fofana salue les actions du chef de l’État en faveur des femmes

La samedi 20 juin 2019, l’espace Colatier de Daloa a accueilli la célébration de la fête des mères organisée par l’Association des braves femmes du grand ouest dénommée *Glagnonpkahé*. Cette association est selon sa présidente, Mme Goulé Odette, « une association qui a pour objectif, l’entrepreneuriat féminin, la solidarité, la réjouissance et l’entre-traite ». Dépassant le seul regroupement des Wè et des Dan, elle rassemble également des femmes malinké, Agni, Baoulé, Gouro…

Invité pour parrainer l’événement, Amaral Fofana, cadre du RHDP de Daloa a invité ces femmes à toujours jouer pleinement leur rôle dans l’équipe social, gage de toute stabilité. « Au vu de ce que vous faites pour la société, nous devons nous arrêter à un moment donné, pour vous célébrer. Parce que vous faites beaucoup ». a indiqué le parrain. Lire la suite

Alassane Ouattara et la naissance de la conscience nationale Dioula*.

Les Dioula, ces commerçants ambulants ont essaimé toute l’Afrique occidentale à la recherche de nouveaux contacts pour leur commerce. Ils se sont toujours illustrés comme de puissants agents économiques. Et les historiens le savent bien. C’est pourquoi, en Côte d’Ivoire, ils ont allié leurs forces à celle des politiciens pour empêcher une association des pouvoirs économique et politique dans les mains de ces Dioula.

Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, on entend des voix discordantes se lever pour parler de “rattrapage ethnique“. En effet, ces personnes reprochent au Président Alassane d’avoir fait la part belle aux gens du nord.
Cela peut être vrai dans une certaine mesure si par opposition aux Akans, aux Krou, aux mandé du sud, on oppose toutes les régions du nord considérées donc par ces théoriciens comme “l’ensemble Dioula“.

En réalité, le piège a toujours été de considérer que toutes les populations portant un certain patronyme sont nécessairement Dioula.

Et pourtant, au nombre de ceux qu’ils appellent Dioula, il faut compter les Koyaka, les Malinkés, les Mahou, les Sénoufo, les Lobi, les Koulango etc…Point besoin de dire encore qu’on peut parler outre ces grands ensembles de Tagbana, de Djimini, de Lorhon, les Falafala.

Considérer que tout le nord est peuplé de Dioula ou encore que, par exemple, tous les Koné sont Dioula est une erreur que le citoyen lambda ivoirien peut commettre. Mais au même moment, il peut éviter cette même erreur avec un peu de recul et d’histoire.

Parce que, au même moment où vous rencontrez des Koné Malinké, il y a en de Sénoufo et même de Dan. Là encore, faut-il comprendre que le Dan est un Dioula ? Au même moment où il y a des Ouattara Malinké, vous en rencontrerez à Bondoukou en pays Koulango. Faut-il en conclure que ces deux peuples, le 1er venu du Mali et le second, du Ghana actuel sont les mêmes ?

Enfin, parler de rattrapage ethnique en Côte d’Ivoire en considérant que tous ceux qui viennent du nord sont systématiquement Dioula est une logorrhée et une entorse grave à notre histoire commune si récente. Une telle conception grégaire voudrait que tous les habitants du sud soient considérés peut-être comme Bété (?) ou encore Attié (? ) ou même Ebrié (?)…Et non, notre histoire vaut mieux que ça.

Il n’y a donc pas de rattrapage ethnique en Côte d’Ivoire, il n’y a que l’affirmation d’une partie des populations du pays qui ont vu en Alassane Ouattara le messie de la révolution Dioula, des années après la disparition des conquérants comme El Adj Omar Tall ou encore l’illustre Samory Touré, parfait avant-coureur de la révolution Dioula.

Ces populations ont eu l’occasion d’affirmer leur identité sans crainte. Elles ont eu l’occasion d’affirmer leur mainmise traditionnelle sur l’économie, et ça, ce n’est guère nouveau.

*Terme désignant commerçant ambulant, Dioula est vulgairement utilisé en Côte d’Ivoire pour qualifier presque tous les peuples des régions septentrionales.

DEGNIMANI YEO
https://degnimaniyeo.wordpress.com