Dans l’élan de riposte à la pandémie à coronavirus, le gouvernement ivoirien a mis en place un ambitieux plan de riposte sanitaire. Ce plan, adossé à un autre plan de soutien économique, social et humanitaire, devrait permettre aux populations ivoiriennes de traverser la crise sanitaire dans la sérénité.
Le chef de l’État dans son adresse à la nation le 07 mai dernier avait rappelé la création de quatre fonds et la mise en place d’un financement spécifique au secteur agricole, y compris le vivrier. Toujours selon le chef de l’État, le gouvernement avait déjà décaissé 50 milliards de F CFA en soutien au secteur agricole, dont 10 milliards de F CFA pour le vivrier.
Malheureusement, certaines couches de cette population risquent d’être complètement mises à l’écart dans la répartition de ce que l’État leur a promis. C’est le cas du monde agricole. Dans la sous-préfecture de Bayota, au sud-ouest du pays, nombreux sont les paysans qui ne se sentent pas concernés par ce qu’ils entendent à la radio et à la télévision nationales.
La raison est pourtant toute simple. Bouazo D., planteur à Téhiri déclare : « ça là, ce sont les gens qui sont assis dans les bureaux climatisés qui vont bouffer tous ces milliards. Nous autres, on entend seulement ».
Ce constat bien fâché n’est pas l’apanage de ce premier planteur. Dans les villages, où on les rencontre, les planteurs sont nombreux à ne pas avoir à leur portée le minimum de dispositif sanitaire requis. Aucun cache-nez, pas de solution hydro-alcoolique. C’est nul doute ce qui motive cet autre planteur qui a requis l’anonymat à déclarer : « Nous les planteurs là, on ne croit pas à tous ces milliards. Même simple cache-nez, on voit pas. C’est pas l’argent que quelqu’un va venir nous donner » martèle-t-il.
Dégnimani Yéo